Comment gagner en confiance avec les postures de pouvoir

Il est bien connu et documenté que le langage non verbal révèle nos états intérieurs à travers les postures et les gestes que nous adoptons. Nous avons déjà traité cela à plusieurs reprises. Le non verbal ne ment pas ! 

Les études ont montré que notre non verbal va influencer les personnes avec lesquelles nous sommes en relation. La première impression par exemple se base essentiellement sur le non verbal. Une posture ouverte et un sourire auront plus de chance de générer de la confiance et vont aider à la relation et au lien avec l’interlocuteur.

Savez-vous que vous pouvez aussi changer votre état intérieur en adoptant certaines postures ?

Depuis quelques années, des études ont été réalisées sur la manière dont certaines postures et gestes pouvaient avoir un impact sur notre état intérieur, en particulier sur la physiologie, les pensées et les ressentis.

La relation entre le corps, nos émotions et nos pensées se fait dans les 2 sens…

C’est sans doute grâce à Amy Cuddy (psychosociologue sociale) que ce sujet est devenu très populaire, surtout aux Etats-Unis. Sa conférence pour TEDGlobal en 2012 à Edimbourg, Ecosse, et postée sur l’Internet en octobre 2012, a été vue plus de 45 millions de fois et figure parmi les conférences TedTalks les plus regardées. Elle y a parlé de la manière dont le non verbal va influencer les autres mais aussi nous-mêmes !

Les postures de pouvoir changent notre physiologie, nos pensées et ressentis !

L’étude du non verbal nous montre que des personnes qui ont peu de confiance en elles, qui sont stressées, par exemple par un RDV important, qui ont peur, … vont adopter des postures fermées, recroquevillées sur elles-mêmes, présentant des gestes barrières en essayant de prendre le moins de place possible… (voir ci-dessous).

Au contraire, des personnes à l’aise, qui se sentent fortes, qui ont de l’autorité et du leadership vont présenter des postures ouvertes, prendre de la place.

  Amy Cuddy

En situation de victoire, de succès, de puissance, le non verbal s’ouvre encore plus avec les bras grands ouverts.

Que nous apprend donc Amy Cuddy avec ses travaux ?

Dans une première étude, publiée en 2010 (1), elle a étudié la manière dont l’adoption de postures dites de pouvoir ou des postures de repli pouvaient influencer l’état intérieur. La question est de savoir si ces postures vont avoir un impact sur la physiologie, le comportement et le ressenti des volontaires (42 étudiants).

Les participants devront adopter 2 postures différentes pendant une minute chacune. Donc 2 minutes de postures de pouvoir ou deux minutes de postures de repli. Les postures ont été demandées et démontrées sans faire allusion à une attitude mentale ou émotion particulière.

Les résultats montrent que les volontaires qui se placent dans les 2 postures de pouvoir pendant 2’ au total, vont avoir une augmentation de taux de testostérone et une baisse du cortisol (hormone du stress) dans la salive. Contrairement au groupe témoin qui, lui, adopte des postures de repli et qui voit son taux de cortisol augmenter et son taux de testostérone baisser. Le ressenti des participants est aussi plus positif dans le groupe qui a pratiqué les postures de pouvoir, de même que leur capacité à prendre certains risques.

En conclusion : deux minutes de postures se traduisent par plus de confiance en soi et moins de stress.

Dans une autre étude, publiée cette fois en 2015, il s’agissait d’étudier l’impact des postures ouvertes ou fermées sur les résultats d’un entretien d’embauche. Là aussi la préparation avec des postures de pouvoir a donné l’avantage au candidat, par rapport à des postures de faible puissance. Les participants qui ont été sélectionnés étaient ceux qui s’étaient préparés avec les postures de pouvoir et cela s’est fait sur la base du non verbal et pas sur le verbal des candidats.

A nouveau, cette étude montre que l’adoption de postures ouvertes qui généralement sont adoptées dans des situations de confiance en soi, d’affirmation de soi et de puissance, peut avoir un effet d’induction de la réponse interne en agissant sur la régulation d’hormones et aussi un impact sur le comportement et les ressentis.

Ces résultats sont donc tout à faits fantastiques et ouvrent des espoirs importants sur la capacité à s’auto-motiver. Il faut cependant rester ouvert et voir si d’autres facteurs peuvent influencer ces résultats. En effet, même si les résultats de Amy Cuddy ont été très largement et favorablement accueillis, ils ont aussi reçu des critiques et certains chercheurs n’ont pas réussi à reproduire ses résultats (3,4).

Ce qu’il faut donc comprendre et appliquer c’est qu’il existe un lien très clair entre pensées, émotions et actions (comportements).

Nous pouvons donc agir sur nos pensées ou nos comportements pour changer nos émotions !

Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’Univers et les Dieux…

N'hésitez donc pas à tester ces postures pour apprendre à travailler sur votre corps pour gérer votre stress. (voir aussi notre article sur le sujet)

Vous pouvez aussi participer à nos ateliers de formations pour expérimenter cela de manière pratique. Cela vous rendra plus autonome, plus affirmé et plus performant.

Bibliographie :

(1) Carney, Dana R., Amy J.C. Cuddy, and Andy J. Yap. Power posing: brief nonverbal display affect neuroendocrine levels and risk tolerance. Psychological Science OnlineFirst, September 21, 2010. PDF

(2) Cuddy, Amy J.C., Caroline A. Wilmuth, Andy J. Yap, and Dana R. Carney."Preparatory Power Posing Affects Nonverbal Presence and Job Interview Outcomes." Journal of Applied Psychology 100, no. 4 (July 2015)

(3) http://andrewgelman.com/2016/01/26/more-power-posing/

(4) Stanton, Steven J. “The Essential Implications of Gender in Human Behavioral Endocrinology Studies .” Frontiers in Behavioral Neuroscience 5 (2011): 9.PMC. Web. 4 May 2016.