Comment nous passons des besoins à l'action

En complément de notre article précédent sur comment fonctione la motivation, où nous nous étions surtout penché sur les besoins et les théories principales, nous allons voir cette fois comment nous passons des besoins à l'action ! Nous avons aussi traité dans un autre article de la manière de stimuler la motivation à changer grâce aux techniques de l'entretien motivationnel.

Si l’on s’en tient aux définitions des dictionnaires, voici ce qui est dit concernant le besoin : « état d’insatisfaction dû à un sentiment de manque » (Le petit Larousse) ; « c’est le désir de compensation d’un manque » (Littré) ou encore « l’exigence née de la nature ou de la vie sociale » (Le petit Robert).

Besoins, désirs, … vont se retrouver sur différents plans (nourriture, argent, affection, …). Ils expriment donc des états de manques (naturels ou liés à la vie sociale) qui seront ou pas déclencheurs de comportements.

Et c’est là que la motivation va intervenir…

Sur le plan psychologique, la motivation est un « ensemble de motifs qui expliquent un acte ». « Processus physiologique et psychologique responsable du déclenchement, de la poursuite et de la cessation d’un comportement » (Le petit Larousse). Elle est aussi « action des forces (conscientes ou inconscientes) qui déterminent le comportement » (Le Petit Robert). 

La motivation va donc jouer un rôle essentiel de carburant dans la plupart des actes de notre vie et notamment dans la vie professionnelle. En effet, « La perception du travail relève de nombreuses composantes parmi lesquelles figurent en bonne place les notions de contrainte et de plaisir. La première fait lien avec tout ce qu’un environnement professionnel impose (tenue, horaires, relations, ...), avec la représentation que chacun s'en construit, et enfin, avec les seuils individuels d'acceptabilité. La seconde renvoie aux attentes individuelles. Elles permettent à chacun de se positionner dans les systèmes de production et de comportements sociaux. La volonté de s'intégrer dans ce tissu interactionnel résulte d'un processus complexe dans lequel la motivation joue un rôle fondamental (1) ».

Il est évident que la motivation est capitale pour la survie des entreprises et le lien entre motivation et productivité a été clairement établi.

Les études sur le terrain dans le cadre du travail montrent cependant que l’approche est ardue. Les définitions et les facteurs qui interviennent ne sont pas toujours très clairs et définis. Néanmoins, on constate que des facteurs internes et des facteurs environnementaux interviennent. La motivation résulterait donc de l’action conjuguée de deux forces :

  • une force interne à l'individu : elle dépend de ses caractéristiques personnelles comme les besoins, les pulsions, l'instinct, les traits de personnalité. La source de la motivation est dite intrinsèque.
  • une force externe : elle est liée à la situation, à l’environnement de travail, à la nature et au niveau de l'emploi, au mode de management ... La source de la motivation est extrinsèque, elle s'envisage alors dans « un rapport utilitaire », afin d’obtenir des avantages positifs ou éviter des conséquences désagréables.

La motivation va précéder l’action.

« La motivation s'explique par un équilibre ou plutôt un déséquilibre de forces qui amène un individu à se construire des objectifs qui orientent ses actions, qui déterminent l'intensité (proportionnalité à la sensation de manque) et la durée (persistance du manque) de l'investissement consenti. Cette approche se retrouve dans les travaux de Lévy-Leboyer qui explique qu'être motivé c’est essentiellement « avoir un objectif, décider de faire un effort pour l’atteindre et persévérer dans cet effort jusqu’à ce que le but soit atteint ». La motivation se caractérise par le déclenchement d'un comportement, la direction (l’objectif), l’intensité (le degré de l’effort) et la durée ».(1)

C’est un phénomène très individuel qui se construit sur base de représentations, d’intériorisations. Chaque individu oriente ses choix selon ses représentations, ses évaluations de la situation, …C'est la raison pour laquelle nous partageons beaucoup d'éléménts sur les citations, la philosophie, la spiritualité, la vie intérieure, car ce sont des éléments essentiels pour comprendre la capacité que nous avons à pouvoir réguler notre motivation de manière autonome.

« Nos réactions ne seraient pas causées par le monde extérieur mais par nos perceptions de ce monde. » Carl ROGERS

 

 

 

Ce graphique illustre assez bien le processus de tension entre satisfaction et besoin qui va déboucher sur un désir que l’environnement va permettre de satisfaire ou pas. La motivation naissante se traduira alors en action.(2)

En définitive, la motivation peut se définir comme l'ensemble des besoins qui, à l'issue d'un processus complexe, met un individu en mouvement et qui l'amène à se comporter de manière à satisfaire un (des) objectif(s).

 

 

Cette définition permet de différencier les théories en différentes familles :

  • en fonction des besoins, des mobiles, des valeurs, …
  • celles qui prennent en compte les buts, les attentes, les choix, …
  • celles qui analysent le processus qui conduit un individu à modifier son comportement
  • l’autorégulation

En bref, il existe de très nombreuses théories sur la motivation qu’il est impossible de détailler ici. Nous en reprennons seulement quelques éléments dans notre autre articles sur le sujet.

Bibliographie :

  1. DENJEAN Michel, La motivation au travail, document CEDIP, ministère de l'Écologie du Développement et de l'Aménagement durables 12/2006.
  2. Extrait de La Lettre du Manager N°489 (3/9/1984). http://www.mmd-i.com/iPDF/LDM489.pdf