Citations, réflexion, inspiration 35/2019

Après avoir donné ces deux dernières semaines 8 jours de formation sur les relations interpersonnelles et la prise de parole, je retire plusieurs enseignements. La communication interpersonnelle reste vraiment un challenge pour la plupart des personnes en entreprise et en dehors. Ce n’est pas la première fois que je partage cela avec vous.

Les difficultés sont principalement liées à la difficulté pour la plupart des personnes de communiquer en toute conscience. En effet, nous sommes souvent en mode automatique et nous tombons très vite dans les émotions et les mécanismes de protection (cascade du stress). Dire quelque chose à un collaborateur ou un collègue sans tomber dans un jugement ou une interprétation est finalement assez rare et cela se fait sans que nous en soyons conscients. C’est après que l’on regrette parfois.

Les exercices pratiqués et les feedback donnés en direct par les participants montrent à quel point c’est très difficile de formuler un feedback sans tomber dans le jugement. Exemple :

Tu étais stressé ; tu as négligé une partie de l’auditoire ; tu n’étais pas attentif, …

Tu, tu, tu…

Au lieu de dire :

  • Quand tu as commencé ton exposé, tes mains tremblaient et tu les as ensuite frottées l’une contre l’autre comme une savonnette. Cela m’a donné l’impression que tu étais stressé et j’ai ressenti de la gêne.
  • J’ai observé que durant ton exposé tu as surtout regardé du côté droit de la salle. Cela m’a donné un peu de frustration car je me suis senti oublié.
  • Quand je te parlais, j’ai constaté que tes yeux regardaient surtout en direction de l’écran et cela m’a fâché. Je me suis senti bête et négligé.

Un bon feedback doit commencer par des faits. Sans jugement ou interprétation. Si c’est le cas, la personne tombe tout de suite dans les émotions et la défensive. Le feedback n’est donc pas entendu (voir article).

Si l’on commence sur les faits, cela peut être écouté de manière rationnelle, sans émotions particulières. Cela permet de faire passer un message sur l’impact d’un comportement et son ressenti.

Une telle formulation a plus de chance de ne pas activer le mode automatique de défense qui nous place en état de stress et d’émotions, de rejet ou colère.

Quand nous sommes dans les émotions et les sentiments, il y a des filtres protecteurs, des pensées limitantes qui agissent en automatique. Cela nous empêche de rester conscient et ouvert.

« La jalousie ne permet jamais de voir les choses telles qu'elles sont. Les jaloux voient le réel à travers un miroir déformant qui grossit les détails insignifiants, transforme les nains en géants et les soupçons en vérité. » Miguel De Cervantes

La conscience demande un effort. Une prise de recul vis-à-vis de nous-mêmes et de ce qui se passe. Il faut se demander ce que, nous, nous pouvons faire pour trouver une solution. L’autre n’est pas le problème… l’autre est un déclencheur et c’est à nous de trouver le moyen de faire face en restant maître de soi. C’est l’intelligence émotionnelle… facile à dire, pas facile à réaliser.

« Il faut savoir marcher dans la rue et être au balcon en train de se regarder marcher. » Pirandello

Cela demande une présence importante dans nos actes et nos pensées. Il faut être capable de s’observer de manière « neutre ».

« Vivre en pleine conscience, c’est régulièrement porter une attention tranquille à l’instant présent. » Christophe André

J’ai découvert aussi dans les formations des personnes capables de rester sereines et joyeuses même en face de situations parfois très compliquées. C’est lié d’une part à la personnalité et à ses caractéristiques (selon les modèles utilisés) et aussi par un travail sur soi, souvent d’ordre spirituel. Cela permet de faire remonter la conscience et de nourrir l’esprit de pensées apaisantes.

C’est aussi l’objet des citations par exemple. Faire réfléchir et faire monter notre conscience pour qu’elle quitte le mode automatique (voir article sur la constitution de l’homme et les relations entre esprit, âme et corps.

« La seule manière de supporter revers après revers est d'aimer l'idée de revers. Si on y parvient, plus de surprises : on est supérieur à tout ce qui arrive, on est une victime invincible. » Cioran

Au moins prendre les revers pour des épreuves et aimer les épreuves pour se dépasser…

Merci d’avance pour vos commentaires et réflexions.