Comment stimuler la mémoire en formation

La mémoire n'existe pas !

Nous sommes perpétuellement EN mémoire. Il existe en fait différentes mémoires que nous décodons sans arrêt. Il y a différents circuits activés en permanence. Ce sont les connexions entre les représentations internes qui permettent de récupérer l'information.

A partir des perceptions de l'environnement, nous construisons des représentations (évocations) qui seront stockées et liées entre elles. Par exemple, si on dit "table", on pense "chaise" ; si on dit "marteau", on pense "clou"... Il y a des liens internes qui fonctionnent instantanément ou par notre réflexion.

Sans nous en rendre compte, il y a de nombreuses opérations à tout moment qui mettent en relation toutes nos représentations internes.

La mémoire fonctionne avec quelques opérations majeures : l’encodage qui permet d’accrocher une information et de la relier à ce qui existe déjà. Ensuite, il y a un stockage de l’information qui sera plus ou moins efficace, et enfin il y a la récupération de l’information quand elle est nécessaire.

Il existe différentes mémoires qui peuvent interagir entres elles et se renforcer. Il y a tout d’abord la mémoire à court terme qui ne retient que quelques informations, rapidement effacées par les nouvelles qui arrivent. Ensuite les informations vont être dirigées vers la mémoire à long terme, elle-même différenciée en 4 types (voir schéma).

Les limites de la mémoire à court termes 

Je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous et de faire l'exercice de mémorisation qui vous est proposé :

Favoriser l'encodage

Il est donc important en formation de favoriser l’encodage de l’information et surtout la rétention de celle-ci. Cela se fait par des exercices de réflexion et représentations graphiques notamment. Comme ci dessous avec le Mind Mapping de réveil pédagogique fait par les participants à une formation de formateurs (le matin du deuxième jour).

Mémoire et réactivation

Voici la courbe d’évolution de la mémorisation après une information (d’après Tony Buzan, inventeur du Mind Mapping, dans son livre « Tout sur la mémoire »).

On peut observer avec la courbe bleue l’évolution de la mémoire quand un participant a reçu une information. On constate ensuite l’impact des réactivations sur la rétention de cette information. Il est donc important qu’il y ait plusieurs réactivations durant la formation elle-même, mais également ensuite jusqu’à 6 mois après.

Sur cet autre schéma (ci-dessous) du même auteur, on observe l’impact du rythme de l’apprentissage et des pauses. Quand un participant reçoit des informations pendant plus d’une heure, sans modification de rythme (exemple typique d’une formation faite avec des présentations Power point…), il ne retient presque rien, son attention diminue, il s’assoupit… En particulier après la pause du déjeuner.

Cela implique de donner une formation qui alterne des périodes où l’on donne des informations et ensuite des moments où l’on permet aux participants de les fixer en en discutant (workshops interactifs), en appliquant (exercices, jeux de rôle, …), en réactivant (jeux, discussions, exercices, …).

Enfin, ce schéma montre que le type d’activité influe aussi sur la capacité à fixer les informations. 

Une formation doit donc inclure diverses approches pédagogiques. Voici un exercice de réactivation appelé la fenêtre à 9 cases fait en réveil pédagogique ou en cours de séquence de formation.

C'est de cette manière que nous travaillons dans nos formations et aussi ce que nous donnons dans nos formations de formateurs. Former est un métier, cela ne s'improvise pas. Enseigner n'est d'ailleurs pas la même approche. (voir notre article sur le formateur d'adultes).

A bientôt !